vendredi 25 mars 2016

Auvergne



"J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t-en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends."

L'Adieu, in Alcools, Apollinaire. 





20 mars. Pour fêter mon anniversaire et l'arrivée du Printemps, Orphée m'emmène enfin dans sa montagne auvergnate dont elle m'a tant parlé. Pendant que je grandissais près de la mer, elle passait ses premières années à plus de mille mètres d'altitude, gambadant à travers les champs de bruyère et les fougères. Ces paysages me sont entièrement inconnus - sur le chemin, je scrute les arbres agonisants à la recherche de bêtes sauvages.




La région bien-aimée d'Orphée est resplendissante sous son frêle manteau de neige.
Les fougères séchées contrastent avec le blanc éclatant de la neige encore intacte. 














Mes yeux s'émerveillent devant ce paysage brute et décharné de cailloux, marécages, cadavres de sapin, légers filets d'eau serpentant entre les blocs de neige où s'impriment nos pas. 





Je ramasse, telle Perséphone, les plantes mortes que je trouve sur mon chemin, 
de telle sorte que j'évolue bientôt avec un bouquet multicolore dans la main gauche. 



Si on y regarde de plus près, la neige n'est qu'un amas de pierre précieuses éphémères. 




Mes yeux dévorent avec tendresse l'image d'Orphée qui marche devant moi sans se retourner à travers les chemins boueux. Je me figure le Styx à la place des tourbières, et me rêve Eurydice qui s'échappe des Enfers, guidée par son bien-aimé musicien. 








  Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans un endroit magique, presque tout droit sorti de l'imagination d'un écrivain d'héroïc-fantasy - la forêt des Géants.













Dans un bois, sur le chemin, j'ai aperçu une biche, comme une ombre ou un esprit.
Je m'attends à chaque instant à voir un cerf, le regard perdu à l'horizon et les bois tendus vers le ciel, symbolique esprit de la foret qu'il incarne. 

 ***

Les photos ont été prises avec mon téléphone et postées telles quelles.
Le texte est un simple copier/coller de mon entrée de journal du soir.
Vous pouvez retrouver Oprhée ici .




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